Congés menstruels, neuroatypisme, maladies chroniques : et si l’entreprise tenait compte de nos différences biologiques ?
Faire des pauses plus longues sur l’heure du déjeuner pour pallier ses insomnies chroniques, rester en télétravail lors de règles douloureuses, pouvoir se maintenir en poste suite à un traitement contre le cancer : et si le travail prenait en compte les dimensions biologiques des individus, qui, pour la plupart, en France, y consacrent au moins 35 heures par semaine ? Ces enjeux pourraient jouer un rôle considérable pour les salariés ainsi que leurs encadrants.
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« Être du matin ou du soir » ?
Les rythmes chronobiologiques concernent les mécanismes de régulation des horloges internes. Des recherches montrent que ces rythmes reposent sur des prédispositions biologiques qui font que les périodes optimales d’activité ne seront pas les mêmes d’une personne à une autre (d’où l’expression « être du matin ou du soir »).
Ainsi, les contraintes professionnelles et sociales imposent d’être actif parfois à contretemps des besoins physiologiques en repos. Les différences entre les personnes cumulées aux différentes contraintes peuvent aboutir à des troubles du sommeil, du métabolisme ainsi que du fonctionnement du système cardiovasculaire et du système immunitaire.
Dans le travail, le rythme chronobiologique est important lorsque les tâches à réaliser nécessitent des efforts mentaux et physiques soutenus. Les différences chronobiologiques expliquent que les personnes ont des performances mentales plus ou moins importantes selon la plage horaire, que ce soit en journée ou la nuit.
Remettre en cause la norme du « salarié idéal »
Penser ensemble ces trois conditions biologiques...
Les conditions chroniques
Les conditions neurodéveloppementales
Les rythmes chronobiologiques
nécessite de revoir les attendus qui pèsent sur les travailleurs et travailleuses. En particulier, la norme du salarié idéal, qui s’est imposée ces dernières années, repose sur un fort engagement dans l’entreprise et une disponibilité permanente pour le travail. Nous l’avons vu, de nombreuses personnes sont concernées par au moins une condition, ce qui ne leur donne pas la possibilité de travailler de manière constante et productive dans les temporalités demandées par l’organisation, que ce soit sur les rythmes quotidiens ou à plus long terme.
Leur fonctionnement biologique se heurte, de fait, à l’injonction à la sur-disponibilité pour le travail. Certains vont alors recourir au « présentéisme maladie » qui consiste à travailler alors que l’état de santé nécessiterait un arrêt de travail.
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